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08 - Solide compagnon

 La semaine de vacances des filles avançait à un rythme soutenue. Elles enchainèrent les balades sur différents biomes. L'avant dernier jour, Anna partie seule se détendre, au bord de mer. Il faisait frais, le vent lui fouettait le visage et ses cheveux roux voletaient. La mer revenait inlassablement en petites vagues. La jeune femme marchait au hasard, laissant ses empreintes de pas dans le sable humide.

Tout à coup, brisant le silence de la nature, un bruit de sabots, trottant activement. Elle se retourna pour découvrir un cheval à la couleur crème, trapue et tout rond, s'avançant en sa direction. Il s'arrêta non loin d'Anna et l'observa. Elle n'osa pas bouger de peur de le faire fuir et essaya de constater son état. Il semblait relativement bonne condition, quoiqu'un peu rondouillet. C'était un étalon type trait. Il plu tout de suite à notre rousse, avec une grosse tête de nounours. Il avait un regard tendre avec des yeux vert en amande tout comme elle. 


Elle s'accroupie en baissant son regard et attendit quelques secondes. Le petit étalon s'approcha rapidement pour renifler cette inconnue et essaya de lui attraper les cheveux qui s'agitaient toujours avec le vent. Anna ne pu s'empêcher de rire, qui fit sursauter l'équidé mais ne recula pas pour autant. Alors, elle lui tendit le bras et lui toucha l'épaule du bout des doigts sans le regarder. Sa peau frémit au contact. Elle déroula sa main en entier et remonta vers l'encolure, tout en se redressant. Le cheval resta immobile, semblant profiter de ces caresses. La jeune femme osa enfin le regarder dans les yeux, et aperçu en lui une douceur infinie. Elle se demanda soudain : d'où venait-il ? S'était-il échappé ? Pourquoi ? Son propriétaire devait être inquiet ? 


Elle n'avait rien pour attraper le cheval hormis son foulard, qu'elle dénoua pour l'utiliser comme corde autour de son cou. Tous deux revinrent sur les traces de l'étalon, laissés dans le sable. Après une butte, Anna aperçut une petite bâtisse entourée de champs et un enclos en bois accolé à la maison. Elle s'approcha du bâtiment et observa la clôture. Le bois était fissuré voir pourri à certains endroits et on voyait clairement de nombreuses réparations de fortune. Un peu plus loin, un trou béant lui laissa penser qu'il était possible que son nouveau se soit évadé de là. Mais elle n'eu pas le temps de réfléchir qu'une personne sortie de la maison.
Un vieil homme rabougri, ne tenant que grâce à sa canne, s'avança lentement vers elle. Pour lui épargner le chemin, elle fit s'avancer le cheval jusqu'à lui. D'une voix chevrotante, il lui dit :

<< Bonjour, jeune demoiselle. Merci d'avoir raccompagner ce sacripant ! Il s'échappe constamment pour aller voler du foin dans les fermes alentours. Il est très gourmand vous savez ?
- Euh... Bonjour monsieur. Le cheval vous appartient ?
- Oui oui ! C'est ma fille qui me l'a offert. Après la mort de mon dernier cheval de travail, elle a cru bon de m'en acheter un nouveau pour compenser. Mais pour tout vous dire je n'ai plus la force de dresser des chevaux. Il est trop jeune pour moi et je n'arrive plus à le canaliser. Il ne cesse de casser la barrière pour sortir ce balader. Il manque de travail.
- Que faisiez vous avant ?
- J'étais agriculteur à l'ancienne, en labourant mes champs avec mon fidèle cheval. Je suis parti en retraite il y a quelques années et mon cheval a fini par mourir de vieillesse.
- Comment s'appelle ce petit bonhomme ? dit-elle en pointant le petit étalon, très content d'être le centre de l'attention.
- Lui c 'est Dastan ! Il a un bon pedigree en plus. Ma fille ne m'a pas prit le premier bourrin venu. Il me semble que c'est une race allemande mais j'ai oublié laquelle. Je ne sais plus quoi faire de lui. Je ne peux plus lui apporter ce dont il a besoin.
- Hum... justement. Je suis directrice d'une écurie et je suis passionnée de chevaux de trait ! Je vous avoue avoir craqué pour votre petit fripon.
- C'est vrai ? Une lueur d'espoir traverser les yeux du vieil homme. Vous voudriez réellement l'adopter ?
- Ce serait avec joie monsieur !
- Très bien, attendez moi là, je reviens ! >>

Il repartit en direction de sa maison en s'efforçant d'aller vite malgré sa canne. Il revint après un certain moment avec une liasse de papier.

<< Tenez ma petite demoiselle ! C'est tout les documents qui concerne ce chenapan. Il mit le tout dans les mains d'Anna sans qu'elle puisse ouvrir la bouche.
- Me... merci monsieur, mais je ne peux pas vous le prendre comme ça voyons ! Pas gratuitement. Elle feuilleta rapidement les papiers et constata la lignée du cheval. Il a beaucoup de valeur ! Laissez moi vous le racheter.
- Comme vous voulez mademoiselle, tant que vous lui offrez un vie meilleure.
- Ah... nous ne nous sommes même pas présenté ! Comment vous appelez vous monsieur ?
- Jean PHILIBERT
- Merci, je me nomme Anna SIEVERTS ! Je suis heureuse de vous avoir rencontré monsieur Philibert. >>

Anna lui promit de revenir le lendemain pour récupérer le cheval et lui donner l'argent. Avant de repartir, elle replaça l'étalon dans son enclos.
De retour chez ses grands-parents, elle s'empressa de raconter sa rencontre aux filles. Toutes deux furent contente de ce nouveau pensionnaire. Le lendemain, elles se levèrent aux aurores pour préparer les chevaux. Dires au revoir à la famille des deux femmes puis prirent la direction du vieux monsieur du bord de mer. Anna ne tenait plus en place par hâte de revoir Dastan. Elle avait déjà soigneusement préparé un chèque qui permettrait à l'homme de faire les réparations de sa clôture, au minimum.
Arrivé devant la bâtisse, monsieur Philibert sorti lentement de sa maison. Il accueillit chaleureusement les trois femmes qui se présentèrent. Ensuite, il leur indiqua le petit étalon, déjà prêt, attaché à la maison. Elles furent étonnées de voir un équipement de transport tout neuf sur le dos du cheval.

<< Oh, c'est avec ça qu'il est arrivé quand m'a fille me l'a apporté.
- Merci infiniment Jean ! Souffla Anna, émue.
- De rien ma grande. Prenez soin de lui et il vous le rendra, se coquin ! >>

Après une poignée de main, elle conduisit le trait derrière le camion et l'embarqua. Les autres mâles ne pouvais pas le voir mais humaient l'air en soufflant. Elle referma la porte, après une dernière poignée de main, démarra le camion et toute la troupe rentra.

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