Les jours passèrent tranquillement aux écuries. Mégane aidait aux tâches quotidiennes comme elle avait promis tout en s’entraînant au dressage avec Kiwi. Anna lui avait proposé d'essayé de monter Atlas mais la jeune femme n'était pas très attiré par ces "monstres" de muscles. Au contraire, elle serinait sa grande sœur pour qu'elle investisse dans des chevaux de selle pour lancer une école d'équitation.
Anna réfléchissait aux paroles de sa sœur. Il est vrai qu'elle avait besoin de rentrer de l'argent si elle voulait développer son domaine et attirer du monde. Elle se demanda donc quel type de chevaux elle devrait trouver pour démarrer ce nouveau projet d'école. Il lui faudrait aussi une monitrice car ni elle ni Mégane n'avait de diplôme pour instruire des jeunes gens. La belle rousse entreprit de descendre en ville pour accrocher des annonces dans les vitrines des magasins. Affiches qui annonçaient :
"Offre d'emploi en CDI - Monitrice/Moniteur d'équitation - Les Écuries d'Olydri"
Suivi du numéro de téléphone d'Anna, de l'adresse du centre et autres informations utiles.
C'est lorsqu'elle se rendit dans le seul magasin d'équipement équestre de la ville pour y déposé quelques exemplaires de ses flyers à la vendeuse, qu'elle aperçut sur le comptoir, des annonces de ventes de chevaux. Ni une, ni deux, Anna prit un exemplaire de chaque annonce pour les étudier chez elle. C'est pile se qu'elle cherchait !
Lorsqu'elle fut rentrée, elle s'empressa de chercher sa sœur pour partager la nouvelle. Anna retrouva cette dernière, allongée dans la paille du box de sa jument.
"Mégane ! C'est comme ça que tu travailles quand je ne suis pas là ?!
- Oh Anna, t'es rentré vite... Elle la regarda avec un air penaud.
- Mouais, passons. J'ai une super nouvelle ! J'ai trouvé des annonces de chevaux à vendre en ville. Je voulais les voir avec toi pour que tu me donne ton avis.
- C'est super ça, fait voir !"
Les sœurs se mirent dans l'allée des boxes, calées contre des ballots de paille et étalèrent les affiches sur le sol. Il y en avait une dizaine et de tout, des gros chevaux, des poneys, des simples et des colorés. Et même une mule. Les filles regardèrent longuement les annonces et commentèrent chaque animal. Puis elles tombèrent d'accord pour 3 chevaux, deux noirs et un bai dun. Sur les annonces, les équidés semblaient en bonne santé et entretenus. De plus, leur prix était peu cher pour ce genre de chevaux, ce qui inquiéta la grande rousse mais Mégane la rassura et lui conseilla d'aller tout de même voir.
Lors qu’Anna décida d'appelé les numéros, elle s'aperçut que c'était le même vendeur pour les trois. Elle composa le numéro et attendit une réponse.
"Allo ?
- Oui bonjour Monsieur, je me présente, je suis Anna Sieverts des Écuries d'Olydri. Je vous appelles au sujet des annonces de chevaux que vous avez mises en ville. Il y a trois chevaux qui m'intéresse et j'aurai aimé passer les voir. Serait-ce possible ?
- Mouais, p't'êtes bien, lesquels vous voulez ?
- Euh... il y a deux noir et un bai dun.
- Y m'faut des noms ma petite dame, j'ai plein d'bourrins à vendre moi.
- D'accord, un instant je regarde... Alors, c'est Loriot, Canadian et Kinder.
- Ouais des bonnes bêtes ça, elles sont encore à vendre. Vous pouvez passer samedi matin ?
- Oui c'est parfait samedi.
- Ok j'vous envoi l'adresse par SMS.
- Très bien merci beaucoup monsieur, et bonne journée !"
Il raccrocha sans même répondre. Anna resta scotchée au téléphone sans comprendre ce qui venait de ce passer. Cet homme était désagréable et bourru. La jeune femme n'avait pas la moindre envie de le voir en vrai mais elle n'avait pas le choix, elle voulait voir ces chevaux. Une pensée lui traversa l'esprit : Et si cette homme maltraitait ses animaux et étaient en mauvais état ? Elle ne su que répondre à sa propre interrogation.
Elle raconta sa conversation téléphonique à sa petite sœur qui rigola de cet odieux personnage.
"Encore un marchand de chevaux mal léché et antisocial ! On se demande comment il arrive à vendre ses animaux d'ailleurs !"
Justement, Anna se le demandait aussi. Il lui tardait d'être samedi pour enfin statué sur l'état de ces chevaux qui commençait à l'angoisser sérieusement au fur et à mesure que la semaine avançait.
Quand enfin, le jour tant attendu arriva. La belle rousse fut levée aux aurores. Après un court déjeuner, elle passa voir ses amours avant de partir. Il n'était que 7h du matin quand elle parti de chez elle. Le marchand habitait à 30 min mais le voyage fut trop long à son gout. Avec le van tracté, elle mis plus de temps est arriva à 7h40 devant l'entrée du vendeur. Elle coupa le contact et descendit du pick-up.
L'odeur qui lui arriva aux narines ne la rassura pas dans ses idées. La puanteur n'était même pas cachée par la rosée du matin. Un mélange de crottin, de paille salie et de poussière jonchaient le sol d'une écurie de fortune. Anna toqua à la porte d'une petite maison adjacente... plusieurs fois, avant que quelqu'un daigne lui ouvrir.
"On a pas idée de réveiller les gens à cette heure là ! C'est pour quoi ? La porte s’ouvrit à grand volée, faisant reculer en sursaut la pauvre femme.
- Heu, vraiment désolé de vous déranger, je suis Anna Sievert, nous avons discuter au téléphone dans la semaine pour trois chevaux. Vous m'avez dit de passer samedi matin pour les voir.
- Ah ouais c'est vrai. C'est un peu tôt quand même mam'selle. Mais bon puisque vous êtes là... Vous pouvez aller les voir, je vais chercher les papiers des bêtes."
L'homme grincheux, parti en fermant la porte au nez d'Anna. Sans se faire prier, elle se dirigea vers l'écurie afin d'y trouver les chevaux. Mais en passant devant les boxes, la peur monta. Les animaux étaient dans un tel état de salubrité, qu'elle eu des hauts de cœur. Une tête passa au dessus d'une porte grillagée, une jolie tête noire expressive avec de grands yeux noirs. Elle reconnu là un des chevaux qu'elle était venue voir. Heureuse de constater qu'il été en vie, mais en se rapprochant elle vu son état : une crasse incommensurable. Elle lui fit une caresse du bout des doigts sur sa petite étoile blanche. Elle poursuivie sa recherche et trouva le deuxième noir un peu plus loin. Un peu plus timide mais très gentil après la première marque d'affection. Elle eu du mal à trouver le dernier, le bai dun. Quand enfin elle tomba sur le dernier box, les larmes lui montèrent. Ce "bai dun" été quasiment noir de saleté, la tête basse, le regard vide et prostré au fond de son boxe. Anna entreprit de rentrer voir le cheval et passa d'un côté et s'aperçut soudain de la cause de l'état mental du cheval : une plaie béante, qui saignait un peu, salit par l'hygiène désastreuse de l'endroit, commençait à s'infecter. En tant que vétérinaire, la femme fut prise de colère envers l'homme pour l'avoir laissé dans cet état. Elle savait que quelques jours de plus et il serait mort, tué par l'infection grandissante, mal placée derrière l'épaule gauche. Tout de suite, elle ce dit qu'il faudrait beaucoup de temps avant de pouvoir le désensibiliser et même le monter. Mais tant pis, elle préférait le sauver de cet endroit.
Enfin l'homme la rejoignit dans l'écurie, les papiers en mains.
"Alors vous les avez trouvés ?
- Oui, mais ils sont en bien mauvais état ! Elle crispa la mâchoire pour ne pas injurier l'homme en face d'elle. Je peux les sortir pour les observer ?
- Bien sûr. Il lui tendit une vieille longe miteuse."
Elle sorti les deux noirs sans encombres pour les faire marcher et trotter. Très heureux de pouvoir enfin sortir de leur cage, ils trottèrent tout deux avec allures, ce qui rassura un peu Anna. Ils étaient sales mais sans problème visuels. Il faudra plus tard faire un examen poussé. Elles les attacha à une barrière à l'extérieur, assez long pour qu'ils puissent brouter quelques brins d'herbes. Puis elle retourna chercher le dernier. La jeune femme eu beaucoup de mal à le faire sortir de son box, le pauvre animal, tordu de douleur, n'osait pas bouger. Alors elle pris une poignée d'herbes pour l'inciter à sortir, qui fonctionna, doucement mais sûrement. Elle put alors juger de l'ampleur des dégâts. La blessure été encore plus moche à la lumière, elle n'eu pas le courage de le faire marcher plus tant il souffrait.
"Vous vous rendez compte qu'il a une affreuse blessure qui ne date pas d'hier ? Anna eu du mal à se contenir d'exploser.
- Ah désolé madame, j'avais pas vu qu'il été blessé celui là, mais les deux autres y sont super non ?
- Quoi ? Vous rigolez, ils sont dans un état lamentable !!
- Vous exagérez, ils sont un peu sales mais quand même. L'homme refusait de voir la vérité en face et niait la négligence.
- Dans tous les cas, je ne peux pas les laisser comme ça ! Je vous les prendre tous les trois sur le champ ! 1000 € chacun pour les deux noirs et 500 € pour celui ci.
- Quoi c'est tout ? C'est pas suffisant désolé.
- C'est à prendre ou à laisser ! Ces animaux sont maltraités et blessés, ils ne valent pas ce que vous en avez demandé sur les annonces, en plus d'avoir fais de la publicité mensongère.
- Bon bon très bien, je vous les laisse pour votre prix.
- Je vous fais un chèque tout de suite et on en reste là."
Anna sorti son chéquier et rédigea rapidement le papier promis. L'homme s'empressa de lui prendre des mains et lui tendit les papiers des chevaux puis rentra chez lui, laissant Anna seule avec les animaux à charger. Elle n'avait pas prévue l'état lamentable des équidés, et donc n'avait pas de protections ni de couverture. Elle sorti un plaid de son pick-up et l'étendit sur le dos du cheval blessé qui tremblait de froid. La femme le fit monter lentement dans son van puis les deux autres. Ils étaient un peu serrés mais au moins ils se tiendront chaud durant le voyage. Avant de décoller, Anna appela sa sœur.
"Mégane ! Prépare ma trousse de véto et trois boxes, je pars.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Tout va bien ?
- Non. Comme je le pressentais, les chevaux sont dans un état lamentables et l'un d'eux est blessé.
- Oh non c'est horrible ! Reviens vite !
- Je vais faire au mieux. A tout à l'heure."
Elle raccrocha et démarra son véhicule. La charge étant élevé, elle ne pu pas rouler aussi vite qu'à l'allée. Le retour lui pris 1h. Mégane guetta son arrivée pour intervenir. A la vue du camion dans la cour, elle se dépêcha de récupérer des longes et de venir aux nouvelles. Anna gara le véhicule au plus près de l'entrée des écuries et s'arrêta.
"Salut Mégane, aide moi à les faire descendre. Mais je te préviens tu va être dégoûtée par leur état.
- A se point ?
- Oh oui... Elles ouvrir les portes et descendirent les deux noirs.
- Wouah ils sont affreusement sales !!
- Je te l'avais dit, ils n'ont jamais vu un pansage depuis qu'ils sont chez cet homme infâme.
- C'est triste."
Anna donna les longes à sa sœur pour s'occuper du dernier cheval. Tout comme pour le faire entrer, elle eu du mal à le faire sortir. Mais une fois accompli, elle l'emmena dans les écuries. Le cheval été morne et ne réagissait à rien, alors elle entreprit de le nettoyer à l'éponge et à l'eau chaude pour le décrasser et pouvoir traité sa blessure rapidement. Il fallut plusieurs seaux d'eau avant que celle-ci reste clair au nettoyage. La belle robe de l'étalon apparut enfin, avec ses zébrures et sa raie de mulet.
Pendant ce temps, Mégane lavait les deux autres mâles à grandes eaux, qui appréciaient d'être enfin débarrassés de leur couches de crasses collantes. Leur robe brillait d'un noir de gaie grâce aux rayons du soleil qui pointaient enfin. La jeune fille leur mis des couvertes séchantes en nid d'abeilles puis les rentra au boxe et retourna voir sa grande sœur en plein soin sur le petit mâle dun. Elle l'observa en silence.
"Voilà, j'ai fais ce que j'ai pu. Maintenant, il faut lui administrer des antibiotiques en pommades chaque jour et veiller à refaire ses bandages propres. Et surtout surveiller qu'il ne les enlèvent pas.
- Y'a pas trop de risques, il est tellement apathique.
- C'est vrai mais tout de même, il faudra que tu m'aide pour ses soins et la surveillance.
- Ok chef ! Sinon les deux autres sont beaux et en bonne santé.
- C'est une bonne nouvelle, je leur ferai un prélèvement pour faire un bilan à envoyé au laboratoire."
Les filles, éreintées, s'offrir un bon déjeuner en ville après ces péripéties. Elles discutèrent de la suite à donner à ce marchand douteux.
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